vendredi 27 novembre 2009

Témoignage : le développement en offshore

L’offshore est un sujet d’actualité pour les entreprises du secteur informatique.
I-COM Software travaille depuis 6 ans avec 4 développeurs et une infographiste basés au Sri Lanka, et commercialise une solution offshore (voir Profile).
Voici le témoignage de notre Responsable R&D sur la gestion de projet en offshore.


Question : Quelles sont les spécificités d’un développement réalisé en offshore ?
Réponse : Le développement offshore nécessite de formaliser au maximum les échanges entre les équipes. Il faut beaucoup de rigueur pour mener à bien un projet offshore et laisser le moins de marge d’erreur possible.
Cela force à faire de vraies spécifications, à suivre les développements au quotidien et à passer obligatoirement par des étapes de contrôles. Il ne faut surtout pas sauter une étape, sinon le projet peut se retrouver non seulement décalé mais être un échec (le résultat ne correspondant pas à la demande). Si un développement est mal réalisé, il faut s’en rendre compte le plus tôt possible.
Le travail en offshore est très différent des échanges informels qu’on peut avoir dans un bureau où les demandes de développements affluent. Les décisions sont alors prises à la hâte sans étudier tous les impacts. Le développement offshore pousse à davantage de réflexion, d’encadrement et une meilleure priorisation des demandes. Au final, on gagne en visibilité, car cela permet de prendre plus de recul en analysant la charge du projet. On améliore ainsi la gestion des projets et le respect des deadlines.
L’offshore permet de démultiplier le développement à un coût raisonnable. En respectant les étapes décrites plus haut, c’est un investissement rentable. Les développeurs au Sri Lanka ont étudié en université, ils travaillent sur les mêmes langages de programmation que nous. Cela permet à nos équipes en France de passer plus de temps sur la gestion du projet et moins sur le développement lui-même.

Q. : On entend souvent parler de projets offshore qui se sont mal passés…
R. : C’est souvent parce qu’on a sauté une étape dans la gestion du projet. Il y a véritablement 3 étapes clés dans la gestion des développements : les spécifications, le suivi au quotidien et le contrôle qualité. Si le projet n’est pas assez rigoureusement suivi on s’expose à des erreurs.
Pour que cela se passe bien, il est également essentiel d’être proche au quotidien des développeurs en offshore pour créer un lien fort avec eux. Il faut qu’ils se sentent vraiment comme faisant partie de l’équipe. Il ne faut pas les isoler et les traiter uniquement comme de la main-d’œuvre.
Autre cas de projets offshore qui ont échoué : des projets à trop court terme avec des deadlines trop serrées. Le temps nécessaire à la mise en place des échanges et du mode de travail est incompatible avec un délai court. On parle souvent d’échec offshore mais il faut, je pense, se poser les bonnes questions (et se remettre en cause) :
A-t-on spécifié correctement les demandes ?
A-t-on été disponible quotidiennement afin de répondre aux questions des développeurs ?
Etc.

Q. : Justement, l’aspect humain paraît d’autant plus important dans ce type de projets où les contacts entre les équipes sont limités.
R. : Heureusement que nous disposons de nombreux outils pour entrer en contact avec des gens à des milliers de km de nous ! Nous utilisons quotidiennement Skype pour dialoguer avec nos développeurs, et nous faisons un point téléphonique avec nos équipes françaises et sri-lankaises toutes les semaines. C’est important d’avoir aussi un contact de vive voix avec eux. Ca permet d’aborder des petites tracasseries qu’on ne mettrait pas forcément dans un email et de rendre les échanges plus humains.
Nous avons aussi eu l’occasion de rendre visite à notre équipe au Sri Lanka. En octobre dernier, nous sommes allés passer 5 jours avec eux à Colombo. Cela nous a beaucoup rapprochés de partager leur quotidien et cela a forcément amélioré nos échanges.
(ndlr : voir le billet Visite chez nos collaborateurs du Sri Lanka)

Q. : Et vous ne rencontrez pas de problèmes de communication entre les équipes françaises et sri-lankaises ?
R. : Bien-sûr, il n’est pas toujours facile de bien se faire comprendre quand on communique de part et d’autre dans une langue étrangère. Mais, la majorité des développeurs français et sri-lankais parlent un anglais correct et ils communiquent sur des sujets techniques qu’ils maitrisent.
Il y a aussi les différences culturelles à prendre en compte, mais je les vois plutôt comme une richesse et une opportunité d’en apprendre plus sur une culture que je n’aurais probablement pas eu l’occasion de mieux connaître sans le développement offshore.

Q. : Au-delà de l’aspect humain, quels sont les challenges techniques du développement offshore ?
R. : Il faut organiser le partage des données, mais cela se fait assez facilement. Nous utilisons Visual SourceSafe pour centraliser les fichiers et notre équipe sri-lankaise s’y connecte pour réaliser le travail collaboratif. Bien-sûr, il faut leur donner accès à nos serveurs.
En fait, les questions d’accès se poseraient de la même façon s’ils étaient dans la ville d’à côté et non pas à des milliers de kilomètres. La distance n’a finalement que peu d’impact sur notre travail, d’un point de vue technique.

Q. : Et le décalage horaire, sacré handicap, non ?
R. : Non, pas vraiment. Il y a 3h30 de décalage en été et 4h30 en hiver.
On a donc une demi-journée complète où on peut converser « en live ». En général, les développeurs nous livrent le code le matin de bonne heure (heure française !) et on en discute dans la matinée. On peut aussi vérifier le code dans l’après-midi et leur adresser les remarques et corrections éventuelles par email. Ils le trouveront à leur arrivée au bureau quand nous-mêmes serons en train de nous reposer !

Q. : Et qu’est-ce que le travail avec une équipe off-shore vous a apporté personnellement ?
R. :
Ca m’a beaucoup aidé à formaliser la gestion de projet pour faire en sorte que les développements se passent bien. Et je me rends compte que cela a également amélioré ma gestion de projet avec l’équipe française.


Merci d'avoir partagé avec nous cette expérience offshore!



Maud Guyot
Rédactrice technique chez I-COM Software

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